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Ceci n’est pas (encore) une Nouvelle Rivière Urbaine : les propositions exemplaires du CQD Magritte

Présentations fournies, échanges fructueux et conviviaux, l’ambiance et la coopération sont au beau fixe à l’atelier 6, « Ceci n’est pas (encore) une nouvelle rivière urbaine » !

 

Entre les voies de chemin de fer, la rue Léopold I, l’avenue Charles Woeste, le boulevard Smet de Naeyer et la frontière avec Laeken, l’ancien hameau Esseghem s’est aujourd’hui développé en un quartier densément peuplé. Ce quartier jettois est celui du Contrat de Quartier Durable (CQD) « Magritte », un territoire traversé de ruptures physiques et sociales, comme le chemin de fer et la rue Léopold I.

Au regard de la gestion des eaux, ce que propose le CQD Magritte pourrait bien être exemplaire. En effet, les projets d’amélioration du cadre de vie imaginés par le CQD suggèrent une gestion intégrée des eaux pluviales ; cela bien que le quartier ne connaisse pas d’épisodes d’inondations (celles-ci se produisant en aval, dans la rue Dupré). C’est donc dans une perspective de solidarité de bassin versant que la gestion des eaux y est prise en compte, sur l’ensemble du territoire concerné, public comme privé.

 

Quels aménagements ?

 

Ici, à l’exemple de la rue des Augustines ou de la rue Esseghem, de nouvelles rivières urbaines pourraient voir le jour, connectant tracés d’eau, pièces d’eau végétalisées, potagers ou pieds d’arbres inondés. Dans la rue Jules Lahaye, de tels dispositifs hydrologiques et paysagers sont pensés de manière à également renforcer l’intégration sociale. Non loin, le réaménagement d’une crèche et de cours d’écoles prévoit la récupération et l’utilisation des eaux de pluie. Dans le bas du quartier Magritte (dans le domaine du Foyer Jettois), une véritable « coulée bleue » évocatrice du Molenbeek, faite de noues et de zones de bio-rétention permettra la retenue des eaux d’une partie du territoire. Christian Piel, un paysagiste que nous avions invité il y a quelques mois pour visiter la zone parlait à ce sujet de « rivière paysagère ». Autant d’innovations élaborées en partenariat avec Brusseau, le bureau Arter et avec la participation des habitants et acteurs locaux. À l’image des enfants du collège Saint-Pierre qui, avec le soutien de la Brede School, se sont mués en hydrologues pour diagnostiquer leur territoire et suggérer l’installation d’une citerne de récolte des eaux de pluie dans leur école.

 

Un nuage dans le ciel bleu ?

 

Comme l’ont soulevé les discussions de l’atelier, les enjeux posés par ces aménagements sont multiples. Parmi ceux-ci, évaluer le volume d’eau que ces dispositifs décentralisés permettront de collecter, tamponner, stocker et infiltrer est crucial, afin de réduire les risques d’inondation plus bas dans la vallée tout en amélioration la qualité de vie. Mais les freins au projet sont, eux, tout aussi prégnants. Au premier plan : comment perpétuer ce partenariat fructueux dès lors que le financement de Brusseau prend fin dès 2019, plus de trois ans avant la fin du CQD ?

 

Poétique n’est pas surréalisme

 

Malgré ces questions qui restent en suspens, l’atelier a su se démarquer par l’enthousiasme partagé des acteurs présents autour de la table. Le CQD Magritte le montre, la transition vers une meilleure gestion des cycles de l’eau en ville est bien poétique, mais certainement pas surréaliste !