Brusseau

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Square Lainé, un bassin d’orage en sursis?

Nous sommes nombreux à nous installer autour de la table de cet atelier. Plus de trente personnes se pressent et un deuxième cercle de chaises commence à s’installer pour que chacun puisse trouver une place.

C’est que le thème de l’atelier interpelle : il s’agit de remette en question le bassin d’orage prévu au square Lainé. La proposition vient de Brusseau et si ce collectif se propose d’en faire un thème d’atelier, c’est qu’il y a de bonnes raisons. L’atelier commence par une présentation de trois « études » différentes qui tendent à démontrer que  le périmètre du sous bassin versant en amont du square Lainé, (celui de l’Altitude 100 et des environs), permet d’infiltrer, de ralentir ou de laisser s’évaporer l’eau grâce à des dispositifs décentralisés de gestion l’eau. La première présentation n’est autre qu’une cartographie de type Map-it de la zone qui a été menée avec les habitants. Elle est présentée par Pierre Bernard (pour Arkipel – Brusseau) et Fabienne Apt, habitante, elle met en avant l‘ensemble des zones que l’on peut traiter en la matière. La seconde étude est présentée par Marjan Kahji (UCL) pour les EGEB. Cette étude montre que le potentiel hydrologique des Nouvelles rivières urbaines dans la zone est très grand, avec près de 30 000 m3 d’eau potentiellement déviés des égouts. Enfin la troisième étude, proposée par la VUB montre par une une analyse spectrale qu’il existe des zones préférentielles pour l’infiltration et l’évaporation de l’eau qui correspondent à celle que les habitants avaient mises en valeur dans la Map-it, justement. (voir les présentations ici).

La nécessité d’un bassin d’orage de 5000 m³ apparait discutable face à ces diverses contributions. Vivaqua, en charge de l’étude et de la réalisation, ne dément pas le potentiel hydrologique de la zone. Son représentant estime cependant que le délais de mise en place des dispositifs sera trop long avant de montrer des résultats concrets (avis rejoint par Bruxelles Environnement). Vivaqua décline aussi toute responsabilité quant à cette eau qui s’écoulera dès lors en surface (et non-pas dans ses tuyaux), bloquant ainsi toute possibilité de financement. La solution pourrait alors se trouver du côté de Beliris, responsable des projets de rénovations des parcs Jupiter et Duden. Sa représentante avait malheureusement quitté la salle en cours d’atelier…          

Brusseau pose une hypothèse tout de même : si tout le monde accorde ses moyens on peut y arriver facilement. Par exemple l’avenue Alexandre Bertrand, repérée lors du Map-it et par l’analyse spectrale comme axe important et qui doit être refaite dans les mois à venir par Bruxelles Mobilité, pourrait largement intégrer ce type de  dispositif.  Mais il n’y a pas de représentant de Bruxelles Mobilité autour de la table ronde. 

Le dossier n’est pas refermé pour autant ! Brusseau va continuer d’approfondir son hypothèse. Car si l’on ne bifurque pas vers la transition maintenant, quand le fera-t-on ? Quant apprendra-t-on à faire autrement ? Après 150 ans d’habitudes, quand viendra le moment d’en changer ? Or, à travers ce modeste bassin d’orage qui pourrait nuire à la vitalité du jardin Essentiel (entre autre) il y a une fenêtre d’opportunité. Quand va-t-elle se refermer?